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«Difficile de surpasser le charme, l'esprit et le foisonnement d'idées de cette pièce» - c'est ainsi que la presse unanime salua cette nouvelle version de la Flûte enchantée.
Contrairement à des mises en scène plus traditionnelles de cette oeuvre, la production de Thalias Kompagnons mise sur le coté féerique du jeu et la magie des décors, et crée une complicité ironique et subversive avec le public.
Tous les protagonistes sont là: Tamino, Pamina, Papageno, la Reine de la nuit et le magicien. Ils sont accompagnés par un orchestre de chambre: les 8 musiciens instrumentistes de l'ensemble «Kontraste» et son extraordiniare chanteur contre-ténor, Daniel Gloger.
Le public peut suivre l'histoire simultanément sur plusieurs niveaux : s'émerveiller devant les prouesses de l'orchestre de chambre, du chanteur virtuose et des marionnettistes et vivre en même temps, sur un écran placé au-dessus du castelet, les jeux d'illusion du grand opéra féerique.
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Les Allemands tirent les ficelles
Ils sont bien moches, Tamino et Pamina, pauvres guignols sculptés dans une bûche de bois, démaquillés par l'épreuve du feu (une poubelle enflammée), puis rincés dans un seau d'eau. Et ce n'est rien dire de la Reine de la nuit, mémère à chignon armée d'un gourdin. La Flûte enchantée : un examen, production d'une jeune compagnie allemande jusque-là inconnue - les Thalias Kompagnons -, mise résolument sur les contrastes. Très respectueux de la partition, des musiciens en frac surjouent le sérieux, comme pour mieux souligner la psychologie rudimentaire des personnages. Par le jeu d'une caméra, les décors ultraplats atteignent une profondeur troublante. Quant aux servants du mage Sarastro, ils ont tout simplement l'air d'avoir été découpés dans un rouleau de papier peint ! Coincés dans le castelet comme derrière un barbecue, les deux marionnettistes semblent affairés à retourner des brochettes : vus du public, leurs gestes tournés vers la caméra touchent à un absurde irrésistible. Mais c'est surtout le contre-ténor Daniel Gloger qui crée l'événement, interprétant à lui seul tous les personnages, toutes les voix, osant tous les duos et les prouesses vocales... L'opéra de Mozart y gagne en bonhomie et, paradoxalement, en lisibilité. Il fallait des Allemands pour dépoussiérer le mythe.
(Télérama, Septembre 2009)
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